« Un ministre, ça ferme sa gueule (…) ou ça démissionne ». Quand Moscovici cite Chevènement, la politique rejoint le trail : l’organisateur du plus vieil ultra suisse, ça suit le mouvement ou ça tente de préserver ? Mais que préserver d’un pseudo-âge d’or dans un trailrunning-mondial-market (pas la moquette), qui en 2024 est biologiquement amené à évoluer ? au risque de figer voire patrimonialiser ? Vaste programme et petit bois inflammable pour polémiques bien connues. À ma droite, l’explosion 3.0 de courses en circuits mondiaux et son moule livré avec. À ma gauche, un village peuplé d’irréductibles qui résistent à l’envahisseur…etc.
Depuis 1994, Patrick Christinat parle droit : rien d’étonnant pour le fondateur du Swiss Canyon Trail, sis en Val de Travers (très drôle). De 16 à 111K, l’évènement anime depuis 30 ans l’agenda ultrasuisse et international. Fin 2023, en plus de jumelage historique avec l’indépendant forcené Grand Raid de la Réunion, Patrick Christinat devenait membre fondateur du circuit World Trail Majors : « l’alternative » aux UTMB World Series, promettant de perpétuer l’esprit sacré du trail originel. Résister en inventant, ou dire « non » et on verra après ?
Le SwissCanyonTrail vient de rater l’obtention des championnats d’Europe de trail 2026, mais les WTM sont désormais 10 salopards à refuser une ribambelle de candidats. De 7 mercenaires à 12 ou plus, l’avenir n’a rien de figé malgré les moqueries contre ceux que certains décrivent comme des orga-syndicalistes du ni-ni. À un mois du congrès Réunionnais des non-alignés, on fait le point avec Patrick Christinat. Val-de-Travers, droit ses bottes.
Patrick Christinat, un orga, ça résiste ou ça se tait ?